Tous mes patrons préférés dans une robe

Bien que je ne sois pas grande adepte de l’auto-patronage, j’ai quelques patrons éprouvés que j’aime utiliser pour créer de nouveaux modèles. Voici donc la robe chemise de mes rêves, résultant de l’association de trois de mes patrons préférés.

Inspiration: une version plus féminine de la robe chemise

L’inspiration de cette robe vient – encore une fois – de Bittersweet Colours. Veronica a porté plusieurs versions de cette robe au printemps et j’en suis immédiatement tombée amoureuse.

Picture credit of www.bittersweetcolours.com

Depuis le printemps 2021, j’en cousu un grand nombre de robes-chemises – surprenant compte tenu de ma peur-panique des boutonnières (cela dit, je suis en phase de guérison depuis le dernier entretien de ma machine à coudre…).

Toutes ces robes sont basées sur le corsage McCall’s M6696, combiné à la jupe Butterick B6702 pour les deux robes midi. J’aime beaucoup ces robes et j’ai écrit des articles de blog sur chacune (ici, ici et ici).

J’ai cependant toujours été ambivalente au sujet du col: d’un côté, je trouve ce détail assez masculin et absolument pas mon style ; mais d’un autre côté, une robe chemise sans col n’est plus vraiment une robe chemise, non? La robe de Veronika a donc été une révélation : le col d’une robe chemise peut en fait être rendu beaucoup plus féminin.

Réalisation: combiner trois de mes patrons préférés

Pour réaliser cette robe, j’ai utilisé trois de mes patrons préférés, déjà cousu à multiples reprises: V8630 (sur le blog ici et ici), V9327 (ici et ici) et M6696 (ici, ici et ici). Tous ces patrons me vont à la perfection et ne m’ont jamais déçue.

V8630 for le col et le corsage

Si l’on fait abstraction de son asymétrie et de sa profondeur, le col V8630 a une forme assez similaire à celle de ma robe d’inspiration.

J’ai utilisé le côté droit de la pièce de col originale (la plus longue, qui chevauche à l’avant), que dont j’ai réduit la longeur au milieu du devant (indiqué sur le patron) et que j’ai raccourcie de 4 cm en profondeur. J’ai aussi légèrement réduit la projection de la pointe du col après une toile rapide.

Le nouveau col (à gauche) par rapport à l’ancien (à droite) ressemble à ceci:

Pour ce qui est du corsage, V8630 possède l’un des corsages les mieux ajustés que j’ai jamais utilisé, grâce à ses nombreuses pinces. Je l’ai donc utilisé sans hésitation.

La seule modification que j’ai apportée au corsage est qu’au lieu de couper la pièce avant sur le pli, j’ai coupé deux pièces, sans ajouter de marge de couture au milieu.

V9327 pour la jupe

V9327 possède une jupe midi demi-cercle simple, avec seulement un panneau avant et un panneau arrière.

J’ai pensé que cette jupe me rendrait la vie beaucoup plus facile que la jupe midi multi-panneaux B6702 utilisée dans mes robes chemise du printemps 2021. Comme pour le corsage, j’ai coupé deux pièces (au lieur d’une) pour la jupe avant, sans marge de couture supplémentaire.

M6696 pour la patte de boutonnage et les manchettes

Je me suis inspirée de la patte de boutonnage de M6696, mais je voulais la mienne légèrement plus étroite. Elle devait aussi être plus longue pour s’adapter à la jupe midi. J’ai également utilisé les manchettes, en ajustant la largeur et la longueur de mes manches V8630 pour qu’elles correspondent aux manches trois-quarts de M6696.

Tissu utilisé et touches finales

Pour cette robe, j’ai utilisé un magnifique tissu à costume en coton, qui a un poids et un drapé similaires à équivalent en laine, avec les démangeaisons em moins. Je l’ai trouvé lors de ma toute première (mais certainement pas la dernière) visite à Goldhawk Road, que j’aurais vraiment dû documenter car c’était une expérience extraordinaire – je vous promets de documenter la prochaine !

J’ai doublé toute la robe en reproduisant les pièces du patron, avec un reste de chambray en coton pour le corsage et avec du tissu de doublure antistatique pour la jupe.

J’ai espacé les boutons assez près les uns des autres (il y en a 16) et ajouté un renfort à la taille (allez voir cet article pour plus de détails sur ce qu’est un renfort à la taille et comment en faire un).

Conclusion

La conception de ce projet m’a pris un temps fou, car je ne savais pas trop par où commencer. Je suis cependant heureuse d’avoir passé autant de temps à y réfléchir, car je suis ravie du résultat: cette robe est exactement comme je l’avais imaginée.

On passe aux hauts: un gilet Belladonna et un body Libra

J’ai une forte aversion pour la couture des hauts: même effort que de coudre une robe pour la moitié du bénéfice, quel intêret? Cependant, ma nouvelle passion tricot, notamment tricot de gilets, m’a poussée à coudre davantage de jupes, ce qui a entraîné un besoin accru de hauts dans ma garde-robe. La preuve en images:

D’abord, il y a eu une jupe cercle lilas…

J’ai cousu cette jupe au printemps 2021. Je ne l’avais pas documentée à l’époque, car il s’agit d’une jupe cercle très basique, sur la base de mon patron M7081 adoré. Cependant cette jupe doit avoir quelque chose d’un peu spécial car chaque fois que je la porte, je reçois des compliments de parfaits inconnus.

Dans cette jupe, c’est le tissu qui fait tout: il s’agit d’un coton assez rigide, parfait pour une jupe cercle; l’imprimé floral japonisant avec des touches d’or est extrêmement joli ; et cette couleur lilas est exactement à mon goût. Vous pouvez d’ailleurs encore l’acheter (ainsi que de nombreux autres imprimés similaires) ici. Un petit avertissement cependant: vous pouvez le mettre à la machine mais absolument à basse température (30 °C) et faible essorage (600), sinon les motifs dorés disparaitront ! (je parle d’expérience)

… puis un gilet Belladonna lilac…

J’avais initialement acheté un cardigan violet pour le porter avec cette jupe, comme vous pouvez voir sur les photos ci-dessus. Mais il neme plaisait pas plus que ça, car je suis devenue aussi pointilleuse avec les tricots qu’avec les autres vêtements. Evidemment, un cardigan fait main s’imposait. Et évidemment, il devait être lilas.

J’ai tout d’abord essayé d’improviser un cache-cœur, mais après avoir terminé le tout (manches comprises), je n’ai jamais réussi à concevoir une jolie manière de le fermer- arrgghhh ! Après cette expérience très frustrante, je suis revenue à Belladonna de Untangling Knots, une valeur sûre- il s’agit de ma cinquième version (les trois premières sont ici, ici et ici, la quatrième doit encore être photographiée). Et pour le coup, je suis vraiment ravie de ce gilet!

Je suis une grande fan des patrons de tricot Untangling Knots; et Belladonna est de loin mon préféré. La forme ajustée et courte est parfaite pour porter avec mes jupes taille haute ; le motif de dentelle, qui apparaît à l’avant et à l’arrière, est superbe et pas trop compliqué à réaliser; et le cardigan se tricote avec des aiguilles de taille 4, ma taille préférée – je suis trop impatiente pour des aiguilles plus petites et je n’aime pas le rendu des aiguilles plus grosses.

Pour obtenir cette couleur lilas vif et cette texture doudouce, j’ai utilisé une combinaison de Drops Kid Silk (09) et de Drops Baby Merino (15 ), que j’ai tricotée en double fil. Il y a plusieurs variations de mauves dans la gamme Drops et cette combinaison de couleurs est parfaite – enfin, si vous aimez le lilas, bien sûr !

J’ai tricoté la plus petite taille du patron et j’ai fait deux petites modifications:

… et enfin un body Libra, lilac égalemment

Évidemment, je n’étais pas encore totalement satisfaite de cette tenue car il manquait une pièce clé : un haut à porter sous le cardigan. Je porte surtout des bodys en hiver, pour éviter les courants d’air ( !!!). Après avoir cherché désespérément un body lilas dans toutes les boutiques de vêtements en ligne qui me venaient à l’esprit, j’ai dû accepter l’évidence: en coudre un moi-même était la seule solution.

J’ai utilisé le patron du body Libra de French Poetry. Je recherchais une forme épurée, un décolleté raisonnablement modeste et, surtout, des manches longues ! – et ce patron correspondait parfaitement à ces conditions. Je n’avais jamais cousu de patron French Poetry auparavant et j’ai été extrêmement satisfaite de cette expérience:

La seule chose qui me déplaît est que le dos est conçu en deux parties, ce qui donne une couture très visible au milieu du dos. Par contre cela permet au body d’épouser parfaitement la cambrure.

En tout cas, j’étais tellement satisfaite de ce body que j’ai commandé du tissu pour en coudre … quatre autres! Et j’en ai déjà cousu deux! J’écrirai un article spécifique quand ils seront tous finis. J’allais oublier: le tissu est une maille côtelée de composition inconnue, trouvé sur E-Bay pour presque rien et étonnamment confortable à porter.

Conclusion

Un article un peu alambiqué pour vous montre comment je passe d’un projet à l’autre pour créer une tenue coordonnée!

Coudre la robe V8379: un projet rapide er facile

Difficile à croire au vu des progrès considérables que j’ai accomplis dans mes projets de couture pour l’automne 2021 (un manteau, trois robes, un haut, une jupe, trois bodys, trois cardigans). Mais j’ai eu beaucoup du mal à me remettre à la couture en septembre : pas de vrai transition climatique, trop de projets en tête, aucune idée de mes priorités. Pour me lancer, j’avais besoin d’un projet rapide à réaliser et très gratifiant. Et la robe V8379 s’est avérée être exactement cela !

Je vous présente donc ma première robe de la saison, cousue dans un magnifique tissu ponte roma violet profond.

Inspiration: Emily Hallman, mon idole couture

Je suis en adoration pour la blogueuse couture Emily Hallman : son style, ses choix de patrons et de tissus, sa précision et ses connaissances en couture, je l’idolatre! J’ai découvert son blog il y a environ un an alors qu’elle l’écrivait déjà depuis un certain temps. J’ai donc pu lire compulsivement tous ses articles, ce qui a généré une liste de choses à coudre si longue qu’il me faudra plus d’une vie pour en voir la fin…

V8379 est l’un des patrons de robe préférés d’Emily (ici sa derniere version). Il correspond aussi parfaitement à mon style : un corsage ajusté et une jupe évasée en demi-cercle, avec le bonus d’être une robe portefeuille ! Cela dit, l’illustration de l’enveloppe est loin d’être flatteuse, donc si je n’avais pas vu la version d’Emily, je n’aurais jamais acheté ce patron.

J’ai opté pour une version B sans col – bien que je sache que ces cols sur les robes portefeuille font très DVF, je ne les trouve pas du tout jolis ! J’ai gardé la longueur au genou qui me convient très bien.

Un projet rapide et facile

Cette robe possède quelques caractéristiques qui en font la candidate idéale pour une séance de couture décontractée le dimanche après-midi (c’est d’ailleurs exactement comme cela que je l’ai cousue) :

Points positifs, points négatifs et altérations

Ce patron n’a que des points positifs pour moi, aucun point négatif – incroyable de la part de cette petite Française qui aime analyser tout en détail…

Les voici:

Mon seul écart par rapport au patron original a été de mettre de l’entoilage thermocollant autour de l’ouverture latérale de la ceinture, pour la renforcer – une idée d’Emily à 100% et non la mienne je l’avoue!

Conclusion

Cette robe s’intègre parfaitement à ma garde-robe d’automne. Le tissu ponte roma est d’un poids agréable pour la saison; et lorsque le temps se refroidit, je porte cette robe avec un de mes nombreux gilets tricotés-main (je ne l’ai jamais montré ici, mais je possède un magnifique Belladona violet foncé); et aussi avec mon nouveau Princess Coat – quel parfait ensemble!

Coudre le Princess Coat de Charm Patterns

Même si je n’ai pas été très active sur le blog ces derniers temps, ma machine à coudre a tourné à plein régime. J’ai suivi assidûment mon planning de couture d’automne et j’ai ajouté plusieurs nouvelles tenues à ma garde-robe, qu’il est grand temps de vous présenter. Commençons par la pièce la plus technique : mon Princess Coat de Charms Patterns.

Mes sources d’inspiration

Si vous lisez ce blog depuis un certain temps, vous savez probablement que j’adore le style New Look des années 1950, incarné par Christian Dior.

Cette beauté est la veste Bar, créée en 1947 mais que je n’ai découverte qu’en 2019 à l’exposition V&A « Christian Dior : Designer of Dreams« . Cette exposition a été une immense source d’inspiration en matière de couture. Cette veste en particulier s’est vraiment démarquée comme quelque chose qui serait extrêmement utile dans ma garde-robe.

Puis Gertie a publié son patron de Princess Coat, avec son incroyable version fuschia:

Enfin Serena a réalisé cette superbe veste pour la demi-finale du Great British Sewing Bee 2021, il y a quelques mois :

Les étoiles étaient alignées: il me fallait cette veste!

Une longue préparation avant de coudre mon Princess Coat

Il s’agit d’une pièce assez technique à coudre, donc je vous conseille vivement de prendre beaucoup de temps pour la préparation – il m’a fallu des mois pour m’y mettre !

ETAPE 1: Se procurer le patron

Le patron du Princess Coat est disponible à l’achat sur le site Charm Pattern ; il peut donc sembler un peu idiot de se demander comment l’acheter.

Cependant, je refuse désormais catégoriquement d’imprimer des patrons PDF à la maison qui dépassent les 12 pages. Celui-ci fait près de 200 pages, plus un livret d’instructions de 76 pages, au secours! L’alternative d’importer le patron papier des États-Unis semblait absurdement chère.

Au final (et après des mois de réflexion), j’ai acheté le patron en PDF, fait imprimer les feuilles de patron A0 (8) par NetPrinter et imprimé le livret d’instructions à la maison. Cela dit, la version papier du patron est maintenant disponible sur minerva.com au Royaume-Uni, et c’est certainement l’option que j’aurais choisie si elle avait été disponible à l’époque.

ETAPE 2: Lire attentivement le livret d’instruction

Le livret du Princess Coatest une mine d’or. Je vous recommande donc vivement de le lire en entier et le plus tôt possible dans le processus.

ETAPE 3: Choisir la version souhaitée

Le Princess Coat est proposé:

ll est donc essentiel que vous vous décidiez sur la combinaison qui vous plaît avant de commencer la couture.

Mon Princess Coat est de longueur péplum avec des manches cloches, exactement comme la version fuschia portée par Gertie. Mon objectif était d’obtenir une veste de poids moyen que je puisse porter avec mes robes 50’s en automne, avec suffisamment d’aisance pour mettre un gilet en laine dessous.

ETAPE 4: Acheter les fournitures et le tissu

Vous aurez besoin de pas mal de fournitures spécifiques à la confection d’un manteau, comme de l’entoilage Weft, de la toile et de l’organza de soie. Vous pouvez facilement vous les procurer sur E-Bay ou Etsy mais je vous recommande de tout avoir sous la main avant de commencer votre manteau. Rien n’est plus frustrant que de devoir arrêter de coudre juste parce qu’il vous manque un tout petit bout d’organza.

En ce qui concerne le tissu, je suis habituellement une grande fan des achats en ligne, mais cela n’a pas du tout fonctionné cette fois-ci. Je voulais un tissu en pure laine mauve, de poids moyen et bien fluide ; et j’ai commandé de nombreux échantillons pour atteindre ce Saint Graal. Les échantillons m’ont donné une bonne idée de la couleur et du poids, mais ils étaient trop petits pour évaluer le drapé. Finalement, j’ai passé une matinée sur Goldhawk Road (pourquoi n’y suis-je pas allée avant !!!) et j’ai trouvé ce superbe tweed de laine chez Misan Fabrics, ainsi que la doublure parfaitement assortie. La photo de gauche est plus fidèle à la couleur de la laine que celle de droite.

En ce qui concerne l’achat de tissu, sachez que le métrage recommandé est indiqué par fourchettes de tailles plutôt que pour chaque taille, donc si vous êtes en bas de la fourchette, vous aurez beaucoup trop de tissu. Comme la laine n’est pas bon marché et que ce manteau consomme BEAUCOUP de tissu, j’aurais du utiliser mes pièces de patrons pour une estimation plus précise du métrage requis – je le ferai certainement la prochaine fois.

ETAPE 5: Faire une toile

Le livret d’instructions insiste sur le fait qu’une toile est indispensable – et moi aussi ! Il s’agit d’un vêtement très ajusté, cousu dans un tissu assez coûteux. La réalisation d’une toile basique ne vous prendra pas plus de 30 minutes, un investissement de temps tout à fait rentabilisé s’il vous évite de coudre un vêtement importable.

J’ai en fait cousu deux toiles, car la première était si serrée sous les bras que je pouvais à peine bouger (c’est un problème que je rencontre souvent, pas du tout la faute du patron). J’ai aussi réussi à enlever un peu d’aisance à la taille, pour rendre ​la ligne plus ajustée sans compromettre le confort.

Revue du patron Princess Coat: points positifs, points négatifs et modifications

J’ai vraiment adoré coudre ce manteau. J’étais terrifiée à l’idée de commencer à couper ma précieuse laine et de me perdre dans un processus très complexe, mais… tout s’est en fait déroulé sans problème !

Il y a beaucoup d’aspects de ce patrons que j’aime:

Quelques points négatifs mineurs:

J’ai apporté très peu de modifications personnelles au patron :

Conclusion: prête pour en coudre un autre!

Comme vous l’avez compris, je suis absolument ravie de ce manteau. J’ai vraiment apprécié le défi de m’attaquer à des techniques de couture un peu plus difficiles, et je suis aux anges avec le résultat. Maintenant, j’aimerais bien une version longue avec des manches lanternes, mais laissez-moi quelques mois pour choisir le tissu…